Je suis plus forte qu'ils ne le croient. Je pleure pour un rien. Je pleure des riens. Je garde ce qui blesse au fond, plus profond. Je l'enfonce, si loin, à m'en brouiller les contours. J'oublie les dates, j'oublie les mots, j'oublie les couleurs. C'est mieux comme ça. Tout est brouillé, abîmé, poussiéreux, je m'y emploie. Un jour il ne restera plus rien des dates et de ces mots. Parce que tu sais, je suis plus forte qu'ils ne le croient. Je sais les mots qu'on te dira, quand on te parlera de moi. La douce, la sensible, celle qu'on protège, elle a trop de peurs et d'angoisses, elle, la fragile. Ils ont raison, les détails dévalent mes joues, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est le reste enterré. J'ai tapi les souvenirs, au détour de l'oubli, là où ils s'en vont mourir.
Je trace ma route, pleure quand j'ai tort, mais plus encore quand j'ai raison et qu'il n'y a personne pour l'admettre.

J'ai jamais dit que je savais gagner. Ni que j'en avais envie, d'ailleurs.
Je suis pas faite pour ça, les coups bas, ça ne m'a jamais plût. L'argent non plus, j'en ai jamais voulu. Les préjugés, je les élimine un par un. Je cherche des gens qui me comprennent, puis je m'attache. Sans jamais me demander si un jour ça me rapportera quelque chose. La vie, c'est de l'émotion, pas du matériel...